Billets qui ont 'En France' comme oeuvre.

Le mariage gay, non, les femmes à poil, oui.

La semaine dernière, Hervé tenait un stand au salon des maires. Comme je lui parle du livre d'Aubenas — qui n'a fait que confirmer ce que je savais, pour chaque chapitre ou presque je pourrais raconter une anecdote parallèle — et que je lui dis: «Ça va mal», il me répond drôlement: «Oui, il y avait beaucoup moins de stands que l'année dernière [Un stand coûte très cher]. Les petits éditeurs [de logiciels] ne sont pas venus. Les gens se replient sur l'essentiel. Moi ça m'arrange, je vends de l'essentiel.»

Nous avons eu peu de temps pour discuter le week-end dernier et il est parti à Mulhouse lundi.
Hier il me dit: «Ah tiens, j'ai quelque chose pour ton blog. C'était distribué au salon des maires.» Et il me tend la carte suivante (recto/verso, de la taille d'une carte postale).



Paupérisation

Je commence En France de Florence Aubenas. Les premières lignes sont les suivantes:
Cela se passe pendant l'année de l'élection présidentielle, pas celle-là, la précédente, en 2007. On est à l'automne, au moment où, dans les fermes et les maisons de la Creuse, on remplit les cuves de fuel en prévision des grands froids. A Guéret, les agents de la Caisse d'allocations familiales (CAF) voient alors arriver des gens qui ne venaient jamais dans leurs bureaux: des retraités avec des pensions de quelques centaines d'euros à peine, mais qui vivaient silencieusement depuis toujours et se seraient étonnées d'être considérés comme pauvres. Cette année-là, ils poussent la porte de la CAF, gauches, effarés d'avoir à demander quelque allocation, se présentant tous par la même phrase: «Pour la première fois, je n'ai plus les moyens de faire rentrer le fuel.»

Florence Aubenas, En France, incipit, éditions de l'Olivier, 2014
Jeudi ou vendredi dernier j'ai eu une retraitée au téléphone en fin de journée. Elle se renseignait sur le montant de la cotisation: «Je me suis fait avoir quand ils m'ont proposé de partir en retraite. Je ne pensais pas que j'aurais si peu après 43 ans de travail. 43 ans! Je ne m'en sors pas, il faut que je retourne voir la RH pour voir si elle accepte de me reprendre.»
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